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vendredi 5 août 2016

REJET D'EAU PLUVIALE DANS LA FALAISE : LÉGAL ET AUTORISÉ !

Aujourd'hui m'est parvenue la réponse du Sous Préfet de Boulogne Sur Mer concernant l'écoulement d'eau pluviale dans la falaise au niveau de la rue du peintre Leclercq. Voir mon précédent article :  FALAISE D'EQUIHEN : DES RIVERAINS DEMANDENT L'INTERVENTION DU SOUS-PREFET


Comme vous pourrez le constater à la lecture du courrier ci dessous, Monsieur le Sous Préfet m'a avisé que ce rejet était "Légal et autorisé" car antérieur à l'élaboration du Plan de Prévention des Risques Falaises du Boulonnais  de 2007.


Cette décision est motivée par le fait que dans le PPR de 2007 il est indiqué que "les mesures de l'article 3.1 concernent uniquement les rejets directs d'eau pluviale applicables aux utilisations et occupations du sol futures."

L'article 3.1 du PPR de 2007  mentionnant les interdictions applicables aux utilisations et occupations du sol futures.


Grâce à cette précision temporelle les pouvoirs publics s’exonèrent de toute obligation de traiter les rejets déjà existants qui peuvent continuer en toute légalité à infiltrer et déstabiliser la falaise.

Il est cependant à noter que, dans l'article 3.1 du projet initial du PPR présenté en 2001, il n'était pas fait état de cette restriction aux utilisations et occupations du sol futures.

Voici l'article 3.1 tel qu'il figurait dans le projet du PPR de 2001 qui permettait d'intervenir sur les rejets déjà existants :
L'ajout dans la version définitive du PPR de 2007 d'une condition temporelle qui n'applique les interdictions qu'aux utilisations et occupations du sol futures a vidé cet article de toute son efficacité en supprimant l'obligation d'intervention sur les nombreux rejets qui s'infiltrent dans la falaise depuis de longues années antérieurement à l'entrée en vigueur du PPR.

Cette interdiction d'utiliser et d'occuper le sol dans le futur n'a d'ailleurs aucun intérêt puisque, sans mesure prise rapidement pour empêcher les écoulements existants, la falaise se sera effondrée depuis longtemps !   

On sait depuis de nombreuses années que ce sont les sources et les eaux de ruissellement qui provoquent les glissement de falaise à Equihen comme le prouve cet extrait du journal LE POPULAIRE du 2 février 1939 :


Depuis le début des années 2000, des dizaines de milliers d'euros ont été dépensés en bureaux d'études et autres frais d'administration afin d'élaborer un Plan de Prévention des Risques Falaises ...

Où est la "Prévention" quand en connaissant les conséquences des écoulements sur la stabilité de la falaise on ne fait rien et même mieux on cautionne un rejet d'eau pluviale en le qualifiant de "légal et autorisé" ?

On pourra toujours se consoler en lisant plus loin "qu'une étude est en cours afin d'évaluer l'évolution de la Falaise sur Equihen-Plage et la pertinence de réviser ou non le PPR."

Une étude de plus ...  Les riverains qui voient la falaise glisser sous leurs fenêtres apprécieront !

Avec l'argent englouti par toutes les études et expertises déjà réalisées on aurait pu agir pour stopper ou au moins limiter considérablement les rejets d'eau pluviale de la commune.

Il faut préciser que ce n'est pas la partie "réglementaire" du PPR qui est en cours de révision mais uniquement la partie "cartographie" dans le but d'étendre encore davantage la zone rouge sans avoir à traiter le fond du problème : les rejets et ruissellements d'eau.

Pourtant des solutions peu onéreuses existent, comme celle que nous avons proposée à Monsieur Le Maire d'Equihen d'un tuyau qui permettrait d'acheminer l'eau au pied de la falaise en évitant ainsi les infiltrations.

Certaines communes l'ont appliquée comme sur ces photos ci dessous prises en Bretagne où on voit que l'eau est canalisée jusqu'à la plage afin d'éviter de fragiliser la falaise.



Cette solution économique et efficace fonctionnerait aussi bien chez nous en adaptant le diamètre du tuyau.

A la lecture du courrier de la Sous Préfecture on constate que les pouvoirs publics préfèrent laisser la falaise s'imprégner d'eau, puis s'effondrer, puis exproprier les riverains en les indemnisant à grand frais plutôt que d'entreprendre des travaux mineurs de captage des rejets.

Cette incohérence totale entre la finalité du PPR et son contenu qui ne permet même pas de mettre fin à des situations à hauts risques est encore un bel exemple d'une France paralysée par une profusion de règlements inadéquats. 

Article publié par Yves   ©  Yves Aout 2016

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